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Retour sur la page d'accueil du blogPublié le Wed 18 Apr 2012

Transports et conditions de travail

Transilien : la course pour une boîte de conserveUn article publié par Le Figaro faisait état d’un rapport accablant : les entreprises pâtiraient de l’éloignement, de plus en plus important, entre le lieu de travail et le logement de leurs salariés. Ces dernières années, le temps de trajet pour aller travailler s’est accru, passant d’une moyenne de 22 minutes à 26 minutes environ. Un salarié français dépensera donc approximativement une heure par jour dans les transports.

http://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2012/04/12/09007-20120412ARTFIG00495-le-logement-des-salaries-un-probleme-pour-les-entreprises.php

S’il est vrai que les entreprises subissent ce phénomène, il faut bien admettre qu’elles en sont en grande partie responsables. Dans une implacable logique de réduction des coûts, des zones exemptées de taxes professionnelles ont vu fleurir des locaux d’entreprise. En région parisienne, la nécessité d’être « au centre » justifie chaque jour des flux très importants de personnes, aussi bien dans le sens « banlieue -> Paris » que « Paris -> banlieue ». Ceux qui ont moins d’une heure de trajet sont bien lotis.

Ainsi, nous pouvons nous interroger sur l’impact de ce temps de transport, sur les conditions de travail et la productivité des entreprises. Deux facteurs impactent sur le confort du salarié :

1/ Le temps de trajet : une fatigue psychique pour le salarié, notamment lorsque le temps de trajet dépasse les deux heures par jour : une impression de ne jamais décrocher de son poste de travail s’inscrit progressivement.

2/ Les perturbations : Le stress accumulé, en particulier par les problèmes techniques des transports en commun. Chaque retard est une gêne pour le salarié et peut engendrer des soucis avec sa hiérarchie. L’insécurité et la surpopulation sur certaines lignes multiplie encore le stress.

Les solutions à ce problème complexe se trouvent, à mon avis, au niveau politique. Les exonérations en zone franche ont incité les entreprises à délocaliser les structures de travail dans des endroits où les moyens de transport sont trop peu développés. L’erreur a été de considérer le salarié comme une ressource fixe, disponible sur demande, dont la qualité ne varie pas. Or, penser le travail, c’est prendre en compte l’ensemble des contraintes qui pèsent sur le travailleur.

 

Autres sources

Article du Monde (2010)

Rapport d’enquête du Cabinet Technologia (2010) (doc Word)

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